Portrait de Marek Edelman, dernier commandant vivant de l’insurrection du ghetto de Varsovie, qui s’entretient avec Witold Bereś et Krzystof Burnet. Il évoque son enfance, le ghetto et la mémoire de la Shoah sous le régime communiste. On le voit avec des amis, notamment Simha Rotem, Bronisław Geremek, Hanna Krall...
En présence de Konstanty Gebert, écrivain et journaliste polonais.
20h
La liste de Madame Sendler (Lista Sendlerowej) de Michał J. Dudziewicz (Pologne, documentaire, 2002, 45 mn, vostf, TVP)
Irena Sendler (1910-2008), infirmière polonaise, responsable de « Żegota », le Comité d’aide aux Juifs organisé par la résistance polonaise, a risqué sa vie pour sauver 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Reconnue Juste parmi les Nations, elle répond à trois étudiants américains venus la rencontrer.
En présence de Konstanty Gebert , écrivain et journaliste polonais.
Récit saisissant par des témoins polonais du pogrom de Kielce, le 4 juillet 1946, contre des rescapés juifs accusés du « meurtre rituel » d’un enfant chrétien. Ce film réalisé en dehors des circuits officiels par un des plus importants documentaristes polonais, n’a été diffusé en Pologne que dans les années 1990.
Pogrom de Andrzej Miłosz (Pologne, documentaire, 1996, 54 mn, vostf, Kontakt)
Témoignages de rescapés juifs du pogrom de Kielce, vivants en Israël. Diffusé sur une chaîne de télévision publique polonaise à l’occasion du 50e anniversaire du pogrom, ce documentaire donne également la parole à l’enfant qui, manipulé par son père, avait accusé les Juifs.
En présence de Marcel Łoziński, réalisateur, et de Jean-Charles Szurek, directeur de recherche au CNRS
Jeudi 19 novembre 2009
Traces et mémoires
18h30
Lieu de naissance (Miejsce urodzenia) de Paweł Łoziński (Pologne, documentaire, 1992, 47mn, vostf, Kronika Film Studio, PWSFTviT, Arte France)
Enfant, Henryk Grynberg a survécu à la Shoah en se cachant avec sa mère dans des fermes, vivant cinq années traqués. Son père et son petit frère ont disparu. Il part aux Etats-Unis à la fin des années cinquante. Devenu écrivain, Grynberg a fait de son expérience la matière d’une grande œuvre en langue polonaise. Après la chute du communisme, il se rend à Radoszyna, le village où il est né et où s’était caché son père. Il cherche la vérité sur sa mort et la disparition de son jeune frère. Il rencontre les villageois et témoins.
En présence de Małgorzata Smorag-Goldberg, spécialiste de la littérature polonaise et traductrice, notamment de l’ouvrage California Kaddish d’Henryk Grynberg.
20h
Dis-moi pourquoi ? (Powiedz mi, dlaczego?) de Małgorzata Imielska (Pologne, documentaire, 2005, 48 mn, vostf,, Studio Filmowe Kalejdoskop, TVP)
Ils sont Juifs : Jurek habite à Tel Aviv, Stella à Boston. Ils s’étaient rencontrés en 1936 à Otwock. Ils s’aimaient follement, ils devaient se marier. La guerre les a séparés : Jurek a été déporté à Auschwitz et Stella, envoyée dans un camp de travail en Allemagne. Après la guerre, Jurek a longtemps cherché Stella jusqu’au jour où il a appris qu’elle s’était mariée. Lui-même a rencontré Nora, avec qui il a vécu 57 ans. Les deux amoureux de 1936 se souviennent, et ne se sont jamais revus. C’est alors que Jurek propose à Stella de le retrouver à… Otwock.
Dimanche 22 novembre 2009
Mars 1968
15h30
Les sept Juifs de ma classe (Siedmiu Żydów z mojej klasy ) de Marcel Łoziński (Pologne, documentaire, 1991, 40 mn, vostf, TVP)
Marcel Łozinski s’entretient avec ses anciens camarades de classe, qui avaient dû quitter la Pologne en 1968. Après de nombreuses années, ils reviennent sur leur terre natale. Ils évoquent leurs parcours et l’exil.
Témoignages de « citoyens polonais d’origine juive » poussés à quitter leur pays en 1968-1969 suite à la campagne antisémite du pouvoir communiste. Ils se retrouvent à l’occasion d’une rencontre en Israël. Ils se souviennent de la déchirure du départ et racontent leurs itinéraires. Amitiés, douleurs, nostalgies, colères.
En présence de Marcel Łoziński, réalisateur, Karina Fischmann, psychanalyste et de Włodek Kofman, astrophysicien,expulsés en 1968.
Mardi 24 novembre 2009
Retours douloureux
18h 30
Le vidéaste et photographe polonais, Arthur Żmijewski, sorti des Beaux-Arts après la chute du communisme, est un des artistes contemporains les plus importants de ces dernières années. Très vite, il a fait de la confrontation de la Pologne à son passé juif, un des thèmes de son œuvre. Ces quatre vidéos témoignent du regard de la jeune génération d’artistes polonais.
Rencontre dans le service de gériatrie d’un l’hôpital de Tel-Aviv avec des Juifs d’origine polonaise. Ils se souviennent de chants de leur Pologne natale.
L’artiste interroge les mémoires juives et polonaises. En 2003, il part en Israël en pèlerin anonyme au sein d’un groupe de touristes catholiques. Il décortique les manipulations et la tension quasi permanente entretenue par un prêtre-guide, et par les commentaires ambigus des pèlerins.
Entretien avec une jeune Allemande à Tel-Aviv. Elle raconte avoir eu une révélation : dans une autre vie, elle aurait été un jeune garçon juif assassiné à 12 ans par les nazis d’une balle dans la nuque. Depuis ce jour, elle sent une douleur là où la balle est entrée. Elle est prise par un dibouk, elle vit à Jérusalem où l’on dit qu’elle est folle.
Un Polonais dans le placard (Polak w szafie) (Pologne, documentaire, 2006, 24 mn, Fondation Gallery Foksal)
Dans la cathédrale de Sandomierz, trônait, à gauche de l’autel, un petit tableau du 18e siècle représentant le « meurtre rituel » d’enfants chrétiens par des Juifs. Réapparu à l’occasion d’une restauration, la présence de ce tableau a provoqué une violente polémique, en 2002, après qu’un père jésuite proche de Jean-Paul II, ait demandé de le retirer. Ce fut l’occasion pour l’anthropologue Joanna Tokarska-Bakir, professeur à Varsovie, d’entreprendre une vaste enquête avec ses étudiants, sur l’impact de cette affaire dans la population locale, et d’étudier les croyances populaires. Ils ont interrogé les fidèles dans la ville et les campagnes alentour, ils ont enquêté sur l’histoire de ce tableau. Artur Żmijewski en a fait un film étrange et dérangeant. On perçoit immédiatement le choc vécu par ces jeunes gens à écouter les croyances archaïques de leurs interlocuteurs, et devant la cruauté de cette manipulation mémorielle.
En présence d’Arthur Żmijewski, vidéaste.
Projections auront lieu au :
Mémorial de la Shoah Auditorium Edmond J. Safra 17 rue Geoffroy-l’Asnier - 75004 Paris
Tarifs pour chaque séance : 5 euros, réduit 3 euros 3 séances achetées = 3 euros la séance
Evènements 
